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Street Art : les artistes dans la rue

L’art urbain, ou Street Art, a 40 ans d’existence. Depuis les premiers graffitis de New York, dans les années 1970, aux formes très variées qu’il peut prendre aujourd’hui, il n’a cessé de susciter de la curiosité, des controverses, voire des crispations.

Mais qu’est-ce que le Street Art ? Quelle différence entre un tag et un graffiti ? Existe-t-il d’autres formes, d’autres styles ? Le Street Art, dans sa forme aboutie comme à sa marge, dérange, interpelle, étonne et se renouvelle continuellement.

L’exposition « Street Art : des artistes dans la rue » est globale. Il s’agit de parler de la variété des formes du Street Art, et pas uniquement du graffiti. Elle accorde aussi de l’attention à la variété des styles et à leur évolution.

Enfin, l’exposition interroge le statut ambigu de cet art : pollution visuelle ? art engagé ? art dans la rue ? Street culture ? l’objectif n’étant pas d’apporter des réponses, mais des clefs de compréhension et des ouvertures.

L’exposition à la Médiathèque Leïla SLIMANI

Du 13 mai au 26 août 2023

Cette exposition, conçue et réalisée par Kinexpo, studio de création et entreprise culturelle, s’articule autour de 6 panneaux et 28 photographies abordant les thématiques ci-dessous.

Les origines du Street Art

Dans les années 1950 et 1960, certains artistes français réinvestissent la rue. C’est le temps de la « démocratisation culturelle » avec la volonté de sortir l’art des galeries. C’est aussi l’essor de la société de consommation qui séduit et interroge les artistes.

Puis le graffiti se répand aux États-Unis avec l’avènement de la culture hip-hop dans les années 1970. Ses principales références puisent dans la culture pop contemporaine : la bande dessinée, les films d’animation, les comics, la publicité ...

En France, face à la situation sociale et économique qui se dégrade, le Street Art et le hip-hop apparaissent comme des échappatoires possibles. En 1987, avec les transformations de Paris, les palissades des chantiers et les terrains vagues offrent de nouveaux supports d’expression.

Art et détérioration

Au début des années 1980, les jeunes graffeurs paraissent innocents. Mais la prolifération des tags, considérés comme des dégradations, éclipse les graffitis et l’opinion publique change à leur égard. La répression s’accentue, ce qui oblige les artistes à revoir leur pratique. 

Pour se distinguer des tags, les styles du Street Art se diversifient dans les années 1990 avec des productions aux aspirations intellectuelles et artistiques plus affirmées.

Ce mouvement trouve un aboutissement dans les expositions de JR qui colle ses photographies sur les murs et les encadre d’un trait de bombe.

Un art engagé ?

On a souvent brocardé les stéréotypes parfois violents, parfois sexistes du Street Art. Pourtant, certains artistes se sont aussi illustrés par leur engagement avec la volonté de sensibiliser le public aux enjeux de notre monde. Avec ses pochoirs et la médiatisation de ses œuvres, Banski s’est régulièrement engagé contre la guerre, les discriminations et les excès du libéralisme économique.

Dans les années 70, le DJ Afrika Bambaataa, ex-délinquant, a fondé le mouvement hip-hop contre la violence, l’abus d’alcool et la drogue.

L’agressivité et la frustration peuvent trouver d’autres moyens de s’exprimer, notamment à travers des défis artistiques dans différentes disciplines : le rap, la danse et le graffiti.

Du graffiti aux installations

Le Street Art est un art brut composant avec des matériaux rustiques, grossiers et pouvant mêler plusieurs techniques : peinture, sculpture, reprographie, tricot… L’objectif ? Susciter la curiosité des passants et essayer de nouvelles formes d’expression artistique.

Surfaces et réseaux

Si les origines du Street Art sont urbaines, il a depuis conquis tous les espaces. Qu’ils soient ou non fréquentés, il n’y a pas de limites.

Né de la transgression, il se faufile hors des cadres. Tantôt il joue avec les formes de l’espace occupé, tantôt il s’impose à lui en le recouvrant totalement.

Quel est votre style de graffiti ?

Avec ses coulures, ses rayures, ses éclats, le graffiti est un art parasite. Ses couleurs vives et sa taille déterminent sa visibilité. L’enchevêtrement de formes et la difficulté de discerner les lettres nécessitent plusieurs niveaux de lecture selon que l’on est initié ou non. Les graffeurs cultivent ainsi le mystère et la provocation.

Certains graffitis seront plutôt peints « en vandale » (sans autorisation préalable), d’autres « en terrain » (sur un mur mis expressément à la disposition des artistes) en fonction de leur complexité et de la durée de réalisation nécessaire.

Les premiers graffeurs travaillaient avec des bombes haute pression et de gros embouts utilisés pour le bâtiment. Aujourd’hui plusieurs gammes de bombes et d’embouts sont spécialement développées par et pour les graffeurs.

Dans le graffiti, plusieurs spécialités cohabitent et peuvent se compléter dans un « crew ». Les « lettreurs » réalisent les calligraphies et les « illustrateurs » réalisent les personnages et les décors. C’est donc une véritable culture que la médiathèque propose de (re)découvrir, à travers l’exposition Street Art : l’art urbain et les ateliers et évènements qui l’accompagnent.

Tout le programme autour de l'exposition sur www.sortirabourges.com